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Pour notre vallée, la Bourges

Pascal Perri : les Verts ou la politique de la peur

14 Juin 2021, 21:13pm

Publié par Le collectif "Pour notre vallée, la Bourges"

Nous vous avions déjà proposé en mars dernier deux articles consacrés aux écrits de Pascal Perri à propos des "zadistes" et des écologistes : 

- Pascal Perri : " L'écologie contre la démocratie : enquête sur le zadisme"

- "Les zadistes, soutenus par les écologistes, mènent un combat politique contre la croissance et l'économie de marché"

Nous vous proposons aujourd'hui des extraits significatifs d'un texte qu'il a écrit en septembre 2020 et qui pourrait vous éclairer sur le vote EELV à l'approche des élections régionales dans une région où certaines grandes villes ont été conquises par ce parti (Lyon, Grenoble). Pour lire l'intégralité du texte, c'est ici.

 

Les succès électoraux des candidats d’Europe Ecologie les Verts (EELV) dans les grandes villes posent des questions inédites dans le débat public en France. Elles doivent être observées avec l’esprit d’examen (...) Nul ne peut faire l’économie des éléments de contexte qui ont favorisé les victoires écologistes : tout d’abord les manifestations de plus en plus nombreuses du réchauffement climatique, la pandémie et ses causes (la violation d’espaces vierges dits premiers de notre terre où dorment des virus séquestrés par la faune locale) enfin, les frustrations associées à la vie dans de très grandes agglomérations trop minérales, trop bruyantes, trop polluées.

A Paris, Bordeaux, Lyon, Lille, les habitants des centres ville appartenant aux classes les plus favorisées ont voté pour les candidats d’EELV. Leur vote traduit un certain désenchantement urbain, dans certain cas, minoritaires à ce stade, un doute sur la société de croissance, notre modèle partagé depuis le passage d’une société de subsistance à une société de consommation au début des années 1960. La bourgeoisie des centres ville ne vote plus pour les candidats de la droite modérée ou de la gauche sociale démocrate. Elle donne sa voix non plus aux représentants du monde géré mais à ceux d’un monde rêvé, voire fantasmé (...)

l y a autant de courants chez les écologistes d’aujourd’hui qu’il y en eu à la fondation du PS au congrès d’Epinay (1971) mais les dominants, ceux qui impriment la ligne, sont aujourd’hui ceux qui défendent une écologie de combat, très à gauche, violemment anticapitaliste.

Le courant majoritaire incarné par les Verts chez EELV estime que le capitalisme est incompatible avec la défense de l’environnement, pire qu’il est à l’origine des maux de la planète. Ce courant condamne l’écologie molle pour son programme « capitalo-compatible ». Le mouvement écologiste est en effet tiraillé entre deux pôles ; un pôle écolo-réformiste convaincu que seule la croissance et l’innovation sauveront la planète et un pôle révolutionnaire, partisan de la décroissance économique, hostile à la mondialisation. C’est ce dernier qui à ce jour gouverne  la modeste galaxie verte même si l’électorat écologiste est loin de partager toutes les positions du mouvement politique (...)

Une partie significative des écologistes entretiennent une méfiance quasi pathologique à l’égard du progrès. Ils proposent le rationnement de la croissance par le recul de la consommation (...)

Les écologistes français pensent majoritairement que la croissance est responsable de tous les maux économiques du monde. Ils font litière des progrès accomplis par les entreprises : réduction de la consommation des véhicules automobiles, des moteurs d’avions, efficacité énergétique du nucléaire (...)

Le courant dominant chez les Verts (...) propose une vision binaire de la vie en société, un système ON/OFF ne laissant pas de place aux nuances, quelque chose proche du hallal et du haram, autrement dit, ce qui est licite et ce qui est illicite. L’islam comme « l’écologisme » agrègent la dimension du supérieur ou du sacré aux codes sociaux de comportement. C’est d’ailleurs ce qui distingue les Verts des autres partis politiques (...) Le programme des Verts est un programme de coercition. Les dirigeants eux-mêmes ont désormais du mal à cacher leurs intentions autoritaires (...)

Peur du progrès, faible confiance dans la nature humaine, relativisme biologique, les Verts ont renoncé à l’idéal de la  gauche réformiste qui proposait un monde meilleur. Les Verts français privilégient la glaciation du progrès, voire le retour en arrière. Leur projet de société est totalisant voire totalitaire et souvent incohérent. On trouve chez eux des militants indigénistes, prêts à accepter les femmes voilées dans l’espace public au nom du respect des opprimés mais en première ligne pour dénoncer la présence d’hôtesses sur les podiums du Tour de France ! (...)

Quel peut être l’avenir  de cette gauche radicale ? Les Verts peuvent encore jouer sur la dissimulation de leurs véritables intentions. Leur programme est inconciliable avec celui du Parti socialiste. Différent de celui de LFI. D’un côté, une culture productiviste, de l’autre celle de la décroissance. Deux mondes que tout ou presque oppose !"

 

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