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Pour notre vallée, la Bourges

Les zadistes, soutenus par les écologistes, mènent un combat politique contre la croissance et contre l'économie de marché

3 Mars 2021, 14:19pm

Publié par Le collectif "Pour notre vallée, la Bourges"

Pascal Perri est géographe et économiste. Il anime l'émission d'économie «PerriScope» chaque jour de 16 à 17h sur LCI et a également fondé un groupe de travail sur la santé et l’environnement « Oui à l’innovation ». Il est l'auteur du livre très docmenté «L'écologie contre la démocratie» (Éditions Plein Jour, 2016.) sur lequel nous reviendrons.

Le Figaro vient de publier sa  tribune intitulée « Les ZAD accueillent tous les militants en rupture avec la société » dans laquelle il explique que les zadistes sont en réalité opposés à toute forme de progrès technique.

Nous la reproduisons ci-dessous mais nous vous invitons à la lire sur le site du Figaro en cliquant ici :

"Cédez une fois à l'adversaire et vous lui donnez l'occasion de recommencer. En capitulant à Notre-Dame-des-Landes, Emmanuel Macron et Édouard Philippe pensaient obtenir la paix des braves. Funeste erreur politique ! Les zadistes ont vaincu l'état de droit une première fois et ils ont vu dans la faiblesse du pouvoir politique un encouragement à poursuivre leurs actions d'occupation. Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France n'a pas commis la même faute. Elle a saisi le tribunal de Pontoise pour obtenir l'évacuation du Triangle de Gonesse. Quelques dizaines d'activistes rejoints par des militants politiques proches des partis de la gauche radicale, des Insoumis et des écologistes, avaient édifié des cabanes en bois sur le terrain où doit être bâtie une gare de la ligne 17 du Grand Paris. Ce projet de métro rapide a vocation à relier les banlieues entre elles. Il évitera l'effet Hub and spokes (le moyeu et les rayons) qui oblige les banlieusards à saturer les lignes qui convergent vers le centre de Paris pour ensuite rejoindre un autre point de la banlieue. C'est une infrastructure de transport collectif utile.

En 2019, Emmanuel Macron avait annoncé l'abandon du projet phare d'Europacity sur le territoire de Gonesse, un grand complexe commercial de sports et de loisirs sur une emprise de l'ordre de 280 hectares. Insuffisant pour les zadistes qui entendaient développer à cet endroit un projet agricole alternatif (sur un terrain appartenant à l'établissement foncier de la région). Gonesse, comme d'autres projets d'aménagement urbain, est au centre d'un combat contre les infrastructures de développement que les zadistes, les écologistes et les Insoumis qualifient d'inutiles et nuisibles. On peine à comprendre la démarche quand il s'agit non plus d'un aéroport mais d'un projet ambitieux de «mobilité douce» et d'un remarquable outil de service public.

Les zadistes soutenus par les écologistes, comme dans le bocage nantais, où se sont succédé José Bové, Eva Joly, Cécile Duflot ou Michèle Rivasi, mènent en réalité un combat politique contre la croissance et contre l'économie de marché. Ils sont le faux-nez de la décroissance au nom d'une éthique pastorale de la vie en société. Gonesse n'est qu'une étape intermédiaire.

Le grand combat a eu lieu de 2010 à 2018. C'est là, sur quelques hectares, que le mouvement a expérimenté une stratégie de violence et de résistance. Pendant les huit années d'occupation, ni les magistrats, ni les gendarmes n'ont eu accès à la zone interdite par les zadistes. Pour empêcher la réalisation des travaux d'aménagement, les occupants avaient piégé le bocage. Selon l'expression d'un officier de gendarmerie, ils en avaient fait «une zone de guerre». En octobre 2012, l'opération d'évacuation de la ZAD nantaise, dite opération César mobilise 1500 forces de l'ordre. Elle se termine par un fiasco politique pour le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. L'Élysée et Matignon retiennent le bras du ministre de l'intérieur Manuel Valls. Mauvaise pioche diront ensuite les officiers engagés sur le terrain, «quelques heures de plus et nous aurions fait évacuer la zone».

Les ZAD accueillent tous les militants en rupture avec la société : décroissants, altermondialistes, maoïstes mais aussi des jeunes gens bien formés, en rupture avec la société, sauf pour les revenus sociaux qu'elle distribue. À Nantes, on y trouvait aussi des immigrés clandestins. La ZAD est présentée comme un espace de repli pour tous les «damnés de la terre». Cherchez le substrat idéologique des zadistes et vous y retrouverez les penseurs de la décroissance comme Yvan Ilitch, ancien prêtre, devenu philosophe critique de la société industrielle. C'est lui qui avait estimé en son temps que la croissance des Trente Glorieuses avait été pire pour l'espèce humaine que la Seconde guerre mondiale.

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