Les membres de la FMND ont donné un beau témoignage d’action, sans haine et sans passion, en s’accrochant à la foi

Les derniers événements survenus sur le chantier de Notre Dame des Neiges (religieux défendant physiquement leur propre chantier, plaquage d'un activiste par une sœur, dont la vidéo a fait le tour du monde), ont entraîné beaucoup d'interrogations.

Souvent ces interrogations sont venus de personnes éloignées du contexte local ou peu au fait des agissements de ces activistes violents. La rédaction de ce blog vous propose donc le point de vue d’un laïc présent aux côtés des frères et sœurs de la communauté la semaine dernière, pendant les occupations illégales et violentes du site :

Il ne faut pas sous évaluer le côté délictueux de l’infraction commise

S’introduire dans une propriété privée par effraction est un acte gravement délictueux ; or, cet aspect semble gommé, édulcoré, tant cette pratique s’est banalisée ces dernières années. Il convient d’ouvrir les yeux : derrière l’acronyme ZAD qui fleure bon la contestation juvénile se cache une réalité violente et inadmissible. La responsabilité des médias dans cette banalisation des occupations illégales est d’ailleurs écrasante. Sur ce point, le parti pris des journaux locaux est consternant : le correspondant d’Aubenas du Dauphiné Libéré était zadiste le lundi (les vidéos l’attestent) et reporter le mardi ! [Il a été écarté du dossier depuis par la rédaction, NDLR]. Quant au correspondant de La Tribune, l’autre quotidien local, il plaisantait avec les activistes.

Se défendre est un droit

Les religieux ne sont pas des citoyens de seconde classe ; eux aussi ont le droit de se défendre.

Leur réaction appropriée a d’ailleurs déconcerté les zadistes ; en premier lieu l’activiste écolo, un des meneurs, plaqué par une sœur ! Il est vrai qu’ils pensaient que les membres de la communauté tendraient la joue gauche.

A cet égard, l’Eglise a beaucoup réfléchi sur l’usage légal de la force en s’appuyant notamment sur les réflexions de Saint Augustin et Saint Thomas d’Aquin et il est plutôt réconfortant de voir des religieux s’opposer à l’injustice. De fait, le message de paix et de charité qui est mis en avant par l’Eglise est trop souvent mal compris et mal interprété car la fermeté fait aussi partie des valeurs évangéliques ; en effet, le Christ n’a-t-il pas chassé énergiquement les marchands du temple ?  « Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis. Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple » (Luc – 19). Ce devoir de défense, les Coptes, les Assyriens, les Chaldéens, ou encore les Arméniens régulièrement agressés par les islamistes le pratiquent, ainsi que les Juifs, nos aînés dans la foi, qui ont vu certains des leurs se faire atrocement massacrer ces derniers jours par les terroristes du Hamas.

La force d’âme des religieux est un exemple pour tous

A l’heure où les citoyens courbent l’échine sous les coups de boutoir de la pensée dominante, il est réconfortant de voir des personnes se dresser et dire « ça suffit ». Il peut s’agir de personnes de tout âge, origine, condition sociale, mais ici, à Saint Pierre de Colombier, ce sont des religieux. Cet aspect aide ceux qui ont la foi à comprendre qu’elle est une bouée lorsque la tourmente sévit ; quant à ceux qui se sont éloignés de la foi ou qui ne l’ont jamais connue, ils peuvent trouver là un motif d’espérance.

Pendant les deux journées d’occupation illégale du chantier, les frères et sœurs ont prié et chanté sans discontinuer au milieu des railleries et quolibets. Cela peut surprendre et cette attitude peut sembler déconnectée de la réalité. Mais si l’on comprend ce qui anime ces religieux (la prière et l’amour du prochain), un tel comportement suscite l’admiration. Il est impressionnant de constater qu’après le temps de l’action (la défense du site) qui est celui des hommes, les religieux se tournent vers Dieu, c’est-à-dire vers l’essentiel pour eux. Comment ne pas penser aux Carmélites de Compiègne (et ce ne furent pas les seules) qui montaient à l’échafaud en 1794 en chantant le Magnificat ? Voilà un bel exemple de grandeur d’âme et d’abandon à la volonté de Dieu.

La passivité des forces de l’ordre ne doit pas leur être imputée

Les frères et sœurs et les quelques laïcs présents ont dû défendre physiquement le site du chantier et ont subi l’agressivité des activistes sous le regard d’un détachement de gendarmes qui s’assurait que la situation ne dégénérait pas trop. Une telle situation peut légitimement agacer ou même révolter.

Mais surtout, ne l’imputons pas aux membres des forces de l’ordre : les gendarmes et policiers obéissent aux ordres et consignes qui leur sont donnés ; ce sont les garants de la sécurité intérieure de l’Etat et ils sont eux même, et trop souvent, les victimes de l’impunité qui règne en France.

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Comme toujours, il convient de tirer les enseignements des événements survenus ces derniers temps :

• L’Etat n’applique que tardivement la fermeté, en espérant que ce soit bientôt le cas face aux activistes d’ultra gauche qui continuent à bloquer le chantier.
• En attendant que l’Etat prenne le relais, les citoyens ne doivent plus se résigner face aux agissements inacceptables commis par des groupes minoritaires.
• Les membres de la Famille Missionnaire de Notre Dame ont donné un beau témoignage d’action, sans haine et sans passion, en s’accrochant à la foi.