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Pour notre vallée, la Bourges

Les 12 erreurs du 20h de TF1 (5/12) : le crapaud providentiel !

3 Mai 2023, 21:16pm

Publié par Le collectif "Pour notre vallée, la Bourges"

Le reportage de TF1 dont nous parlons depuis hier est assez extraordinaire car il montre la grande naïveté du journaliste qui assiste en direct à la découverte d'un magnifique crapaud, pourtant bien caché dans le fossé.

Manque de chance, ce passage illustre à nouveau la grande malhonnêteté des opposants. 

5ème erreur :

"Les crapauds écrasés sur la route

Au-delà de la mise en scène artificielle du crapaud trouvé instantanément dans le fossé (!), il s’agit là d’un mensonge grossier : tous les habitants de la vallée peuvent témoigner que de nombreux crapauds ont toujours été écrasés sur cette route au moment de la migration.

La « barrière blanche » provisoire non seulement n’est pour rien dans ce phénomène, mais fait au contraire partie des mesures de protection préconisées par le bureau d’études pour orienter les crapauds vers la rivière.

Un dispositif évitant l’écrasement des crapauds avait été étudié en 2012, mais il incombait au Département (il s’agit d’une route départementale) ; or devant les coûts du projet, le PNR n’avait pas obtenu les subventions…"

Voici ci-dessous la découverte providentielle du crapaud en 4 photos tirées du reportage :

Les 12 erreurs du 20h de TF1 (5/12) : le crapaud providentiel !
Les 12 erreurs du 20h de TF1 (5/12) : le crapaud providentiel !
Les 12 erreurs du 20h de TF1 (5/12) : le crapaud providentiel !
Les 12 erreurs du 20h de TF1 (5/12) : le crapaud providentiel !

Sur le fond, le communiqué de la FMND est doublement exact.

La problématique des crapauds qui se font écraser sur cette départementale (D26) n'est pas nouvelle, a malheureusement toujours existé et est d'actualité sur une grande partie de la départementale en question. Et pas seulement sur la petite centaine de mètres de l'aire de retournement des bus...

Il faut dire que cette D26 est le lieu de passage annuel de plus de 170 000 voitures, qui partent visiter la cascade du Ray Pic, à quelques kilomètres plus au Nord, après les villages de Burzet et de Péreyres. 

Pour preuve, voici un article de 2013 que l'on peut lire sur le site de la mairie de saint Pierre de Colombier :

"A Saint-Pierre-de-Colombier, à plusieurs reprises chaque année, la route se retrouve jonchée de cadavres d’amphibiens. Un étonnant phénomène qui a pourtant une explication simple pour Nicolas Dupieux, du parc naturel des Monts d’Ardèche. « La route est exactement sur le passage des crapauds au moment des périodes migratoires. Ainsi à la fin de l’hiver, ils quittent la forêt pour aller s’installer dans une zone plus humide où ils pourront se reproduire. Mais pour cela, ils doivent traverser cette route et les pertes sont considérables. » Un vrai problème quand on sait que cette espèce est jugée « quasi-menacée » en Rhône-Alpes.

Pour limiter les pertes, chaque année au mois de mars, des responsables du parc installent un dispositif constitué d’un petit grillage tendu en travers de la voie de migration des amphibiens, qui bloque les animaux et les conduit dans des seaux régulièrement enterrés.

Plus de 250 mètres de grillage et 26 seaux sont disposés avec l’aide de bénévoles et d’étudiants de BTS Gestion et Protection de la Nature d’Aubenas. Chaque matin, les seaux sont contrôlés, les animaux identifiés (espèce, sexe), dénombrés, puis transportés vers la rivière où ils pourront poursuivre leurs ébats en toute sécurité.

En  2007, lors de la  première année de sauvetage des crapauds de la vallée de la Bourges, près de 1300 crapauds ont été capturés dans les seaux et conduits sains et saufs dans le bras de la rivière pour s’y reproduire. La reproduction a été un succès avec de très nombreuses pontes observées et une éclosion massive de têtards.

Un système évidemment provisoire qui a poussé le parc à réfléchir à une solution pour du long terme : le crapauduc.

Sur le papier, l’idée est simple puisqu’il s’agit de faire passer les amphibiens par des canalisations sous la route. Dans les faits, c’est plus compliqué. « Il faut en fait installer des caniveaux le long de la route, décrit Nicolas Dupieux. Les crapauds tombent dedans et, piégés, ils remontent jusqu’à la canalisation la plus proche pour traverser. Mais pour qu’ils s’engagent, il faut que la canalisation soit humide mais pas trop, que la lumière soit visible au bout… Bref, il y a beaucoup de contraintes techniques. » Les crapauducs ont l’avantage de permettre le passage dans les deux sens des amphibiens mais également de nombreuses autres espèces (insectes, reptiles, petits mammifères…) (...)

Concrètement, l’État devait participer à hauteur de 50 % au financement. C’était un coup de pouce loin d’être négligeable qui venait récompenser le travail de plusieurs années. Les crapauducs sont un gros aménagement,  mais ensuite cela ne nécessite que peu d’investissement, juste un peu d’entretien.

Malheureusement, le projet de crapauducs n’a pu aboutir, les 50 % restants du financement n’ayant pu être trouvés (le coût du projet étant de 250 000 €).

Toutefois l’opération de sauvetage est reconduite en 2013. Une réflexion est menée par le PNR pour trouver une solution moins coûteuse."

Certains responsables et élus du PNR, si prompts à se dresser contre le projet de construction de la FMND sont désormais bien silencieux. Où en est leur projet de crapauduc ? Où en est leur étude pour un projet alternatif ? Les crapauds ne les intéresseraient-ils seulement quand cela leur permet de s'attaquer à la FMND ?

Elèves de BTS Gestion et Protection de la Nature d’Aubenas en pleine action de sauvetage en 2012

Elèves de BTS Gestion et Protection de la Nature d’Aubenas en pleine action de sauvetage en 2012

La critique du dispositif provisoire mis en place par le porteur du projet est encore plus malhonnête car il s'agit de la mise en œuvre de préconisations du code de l'environnement et des directives européennes pour la biodiversité dans le cadre de la démarche ERC (éviter, réduire, compenser), sur laquelle s'est basée le cabinet d'étude environnemental Naturalia pour accompagner le projet. Nous avions décrit ce processus dans un article publié en mars 2021, que notre journaliste aurait pu consulter s'il avait été un peu curieux :

"Vendredi 26 mars, les frères de la FMND ont mené une action de préservation de la biodiversité en lien avec Naturalia-Environnement, société indépendante en conseils et ingénierie de l’écologie, qui appuie et conseille le maître d’ouvrage sur la durée du chantier.

Afin d’éviter que les crapauds épineux, qui descendront prochainement de la colline pour aller pondre dans la Bourges, ne pénètrent sur le mur de l’aire de dépose des pèlerins, un écran leur permettant d’être dirigés vers une pente naturelle a été mis en place.

Cette action s’inscrit dans le cadre de la démarche ERC (éviter, réduire, compenser) décrite dans la directive européenne pour la biodiversité : évitement des impacts en amont du projet, réduction des impacts durant le projet, compensation des impacts résiduels. Il s’agissait dans ce cas précis d’éviter un risque (pertes accidentelles subies par une espèce protégée du fait de la présence d’un ouvrage), première étape de la démarche (...)"

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