Thierry Devimeux (préfet de l'Ardèche) : "J'assumerai mes responsabilités si il y avait des dérapages. Je ne me défilerai pas"
/image%2F5122026%2F20230116%2Fob_7f5624_5eeb6dc7480b2-maxbestof135995-4883368.jpg)
Interrogé par France Bleu Drôme-Ardèche le 17 janvier dernier au journal de 8h00 (replay ici), le préfet de l'Ardèche, Thierry Devimeux, a déclaré :
" Je suis préfet et je suis là pour appliquer le droit. Le droit, c'était un arrêté de suspension de travaux tant qu'on n'avait pas produit une étude. L'étude a été produite. Elle est concluante, analysée comme telle par les services de l'Etat J'ai une approche uniquement juridique.
Et j'assumerai mes responsabilités si il y avait des dérapages quelle qu'en soit l'origine . C'est ma responsabilité et je ne me défilerai pas"
Mais à quels dérapages le préfet fait-il donc allusion ? Dans le Dauphiné du même jour, le journaliste Pierre Brunet évoque ce même risque en fin d'article :
"Mais nul doute que les opposants se tiendront prêts à intervenir, comme ils l'ont clamé dans les rues de Privas"
Le dérapage en question, que personne ne semble vouloir nommer, est la constitution d'une éventuelle ZAD. Une ZAD est l'occupation illégale d'un terrain privé ou appartenant à l'Etat. C'est complètement illégal, souvent accompagné de violences, de détériorations et pollution des terrains occupés (voir ici et ici) et surtout punie par la loi et même considérée comme "association de malfaiteurs".
Que s'est-il donc passé lors de la manifestation organisée par l'extrême gauche à Privas le 14 janvier dernier ? Sylvain Herenguel, membre du collectif des amis de la Bourges, a donné la parole à une manifestante qui souhaitait poser une question.
Voici ci-dessous l'étrange dialogue qui a suivi (vidéo à 28'20'') montrant déjà les arrières pensées qui animent ces personnes. En 2020, elles demandaient une étude environnementale 4 saisons et ne veulent désormais pas en accepter ses conclusions. Elles appellent en permanence à la démocratie et au respect de la loi mais, dès qu'elles sont en difficulté, envisagent des actions illégales :
La manifestante :
"Si j'ai bien compris, les travaux ont repris. Est-ce qu'on peut faire une ZAD ? (rires dans la foule) Et est-ce que c'est Lafarge qui leur vend leur béton ?"
Sylvain Hérenguel :
"Beaucoup de questions importantes. Les travaux n'ont pas repris vraiment à l'exception d'un petit bout de mur de rien du tout. Ils n'ont pas vraiment repris les travaux. Par contre, cette semaine, il y a eu des déposes d'engin devant le chantier (...) La réponse à la ZAD, oui vous êtes la bienvenue. On vous apportera des croissants et du café tous les matins (rires dans la foule)".
La manifestante :
"Tous les gens qui ne travaillent pas veulent faire une ZAD"
Sylvain Hérenguel :
"Tout le monde est libre de faire ce qu'il veut et c'est ça qui est bien (...) Lafarge vend du ciment aux terroristes donc ils peuvent bien vendre du ciment aux religieux"
Une chose est certaine, c'est que les entrepreneurs et artisans ardéchois qui travailleront dur sur ce chantier n'auront pas de temps libre ni pour manifester ni pour des occupations illégales...
De même lors du comité syndical du PNR le 5 janvier dernier, un membre de l’association nationale pour la biodiversité, soutien actif des amis de la Bourges, s'est montré presque menaçant envers le préfet en déclarant : "(...) Je trouve minable votre méthode (...) De toutes façons, cette cathédrale ne se fera pas...quitte à employer certains moyens". Ce à quoi le préfet a répondu : "Je ne sais pas si je dois prendre cela comme une menace. Mesurez vos propos (...) Ma responsabilité sera de gérer les troubles à l'ordre public". [sources : la Tribune du 07 janvier et verbatim de la séance]
Pour mémoire, voici dans quel état les "écologistes" avaient laissé le terrain après l'occupation illégale de juin 2020 (voir notre article ici) :